Leçon de pinceau

La douceur est invincible
– Marc Aurèle –

Il y a trois jours, j’ai oublié mon pinceau préféré dans la peinture acrylique.
Quand je l’ai retrouvé, il était figé, dur.
Les poils collés, raides. Mon cœur aussi, un peu.

Première réaction : l’irritation.
Je me demande s’il est encore possible de le sauver.
Après vingt-quatre heures dans l’eau, la peinture s’assouplit un peu.
Je gratte, je nettoie, je m’acharne. Des croutes de peintures partent. Mais des poils restent agglutinés et raides.

Je lève la tête. Dans le miroir, un visage crispé, concentré.
Et si je changeais d’attitude ?

Je souris. Le simple fait de sourire me détend.
Je reprends mon pinceau, cette fois avec patience.
Je démêle chaque touffe de poils comme on soigne un ami blessé.
Peu à peu, les poils retrouvent leur souplesse.
Peu à peu, mes bras se décrispent, mon corps s’apaise.

Et la magie opère.
Là où mes doigts travaillent à redonner de la souplesse aux fibres,
mon cœur fait la même chose à l’intérieur de moi.
Je m’assouplis. Je me détends.

Sourire de méditation intérieure en lavant mon pinceau raidi par la peinture

Cette tâche, irritante au départ, devient une méditation inspirante.
Je me sculpte avec douceur.
Oui, je me sculpte.
J’apprends à créer un espace intérieur plein d’amour et de tendresse,
où ma créativité pourra respirer.